Mois : juin 2015

« Dans les sociétés à écriture, le corps avance masqué, vêtu, ouvragé de l’extérieur. Il n’est plus un écriteau, mais une écritoire. Il délègue à sa main le soin d’écrire, il substitue les tablettes de terre cuite, la pierre ou le métal, la matière végétale ou la peau animale à sa propre peau. Alors le discours peut se diversifier, se nuancer à l’infini, et, détaché du corps du scribe qui l’a écrit, il peut lui survivre, traverser le temps indéfiniment. »

Sylvie Germain, Les personnages, Gallimard, 2004, p.62/63

« Écritoire n. f. est issu du bas latin scriptorium, stylet en métal pour écrire sur de la cire, puis cabinet d’étude, c’est-à-dire pièce où l’on écrit, du supin scribere, tracer des caractères. La graphie escritoire apparaît au XIIIè siècle. Il est attesté ensuite au sens métonymique de coffret de nécessaire à écrire d’où petit meuble qui contient le nécessaire à écrire et enfin pupitre, table de travail. »

Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française